par le général Jean BAJARD
Nous avons aussi réfléchi ensemble sur la nécessité de placer dans une perspective historique les évènements auxquels nous sommes confrontés, si nous voulons essayer d’en découvrir le sens. Nous l’avons fait à propos d’évènements simples, comme notre rencontre. Nous l’avons fait aussi pour le sens de l’Histoire que nous savions être non seulement l’histoire des hommes, mais aussi l’histoire du salut de l’homme, alors que tant d’hommes aujourd’hui ont bien d’autres préoccupations. Vous cherchiez, m’avez-vous écrit, à vivre une foi aussi forte que celle d'un catéchumène ou d'un converti ; vous aviez le souci de communiquer cette foi, d’ évangéliser", alors que nous vivons dans une société "engluée dans le matérialisme et l’individualisme". Vous avez souvent relu la vie de Charles de Foucauld, qui fut officier, et notamment "sa merveilleuse conversion". Nous partagions la même inquiétude sur la société actuelle et j’ai découvert dans votre intense désir de communiquer votre foi, un héritier des grands porteurs de la Bonne Nouvelle du Salut. Dans les moments de doute vous étiez un réveilleur d’espoir.
Parmi les nombreux sujets qui ont nourri nos échanges, il y eut, très tôt, une question sur la hiérarchie. Cela était né d’une remarque que je vous avais faite à propos de l’importance que j’attachais à la distinction à faire entre l’égalité des hommes, une égalité liée à la fraternité chrétienne, et leur non-similitude, un des fondements de la responsabilité et des devoirs qu’elle comporte. Nous étions là au cœur de vos préoccupations : comment, dans la société d’aujourd’hui, être un officier chrétien ?
Cet après-midi, Charles, nous nous posons la question du sens de ce qui s’est passé le 24 décembre. Sous une forme différente, notre dialogue se poursuit, en sachant bien qu’il y a un sens à découvrir. Vous pouvez nous obtenir les lumières dont nous avons besoin pour découvrir ce sens, car le Seigneur vous a appelé à le rejoindre. Nous, nous devons maintenant passer par la souffrance, par la croix de la séparation, pour découvrir le vrai sens de cette séparation. Mais nous savons que, comme avant, vous restez un réveilleur d’espoir.
Vous avez semé, aidez-nous aussi dans la tâche de faire fructifier ce que vous avez semé. Parce que la prière, comme l’eucharistie, était absolument fondamentale dans votre vie, vous avez créé un groupe de prière pour les jeunes de la paroisse de Salon. Je vous ai alors suggéré de rencontrer Valérie, officier du corps auquel j’appartiens qui a pris une retraite prématurée pour élever ses enfants ; elle anime l’aumônerie du lycée de Salon de Provence. Elle est membre du groupe de prière de la fraternité de Notre-Dame des Ailes que j’anime et dont vous étiez également membre. Elle m’a envoyé Lundi le message suivant :
Oui, que Saint Jean-Paul II, dont le nom de baptême était Charles, tende ses deux bras pour vous accueillir, vous et Pierre dont vous étiez si proche !
Un coin de la chambre de Charles,
Salon de Provence :
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