Témoignages de proches

Témoignage  de la famille lors de la messe d'A-Dieu

Un témoignage de la famille

Leur désir de vie, leur désir de Dieu

« J'ai déjà souvent regardé et lu le site, qui est un témoignage précieux, plein de lumière, dont nous avons tous tellement besoin. Combien de jeunes dans les monastères n'ont pas leur désir de vie, leur désir de Dieu.

Je les prie de demander pour eux l'Esprit que les animait. Merci!  »

Un  Père Abbé  Cistercien.

Leur cordée fraternelle

Bien qu’ils soient mes petits neveux je n’ai connu ni Pierre ni Charles. Cependant depuis Noël je ne cesse de penser à Pierre et Charles, à leur cordée fraternelle. Ayant fait avec mon frère Denis, un quasi jumeau pour moi, bien des courses en haute montagne je n’ai aucune peine à imaginer les moments intenses vécus par les deux garçons dans leur dernière course. J’ai la certitude que de tels moments de fraternité vécus dans l’action de la course ont une valeur sans égale. 

Quel beau repère pour nous tous, qui avons devant nous mille et une opportunités d’instants à vivre intensément !

Georges

Ils avaient le feu de Dieu dans la vie

« Ayant été leur chef de louveteaux pendant 3 ans puis leur Akéla, je les ai bien connu aux louveteaux.

Je garde un beau souvenir des jumeaux. Je me souviens de leur visage. Ils avaient une joie de vivre. Leur joie s’exprimait dans la simplicité, dans la complicité.

Ils étaient toujours serviables pour les plus petits louveteaux et pour la meute.

Leur comportement était à l’image de leur uniforme : propre, simple et soigné.

Je me souviens de leur curiosité notamment pour la nature et de leur joie de découvrir. C’était très gratifiant d’être leur chef de louveteaux et de leur montrer le chemin.

On sentait qu’ils étaient déjà bien dans leurs chaussures.

Rétrospectivement et en voyant les photos et leur parcours, ils dégagent la sérénité, la joie simple, l’assurance du roc sur lequel on peut compter. Je pense qu’ils avaient le feu de Dieu dans la vie. »


Un ancien chef louveteaux de Pierre et Charles

Une joie contagieuse

Que la joie de Pierre et Charles, qui était si contagieuse, mais aussi le sérieux avec lequel ils abordaient la vie, restent un exemple précieux pour tous.


Une catéchiste de Pierre et Charles

Ils m’ont rappelé que la sainteté n’attend pas

J’ai sur mon bureau le livret de la messe d’à Dieu et les photos des deux frères. Pierre et Charles m’ont rappelé, alors que j’avais peut-être tendance à l’oublier au sein même de ma vie religieuse, que la sainteté n’attend pas. C’est la leçon que je retiens d’eux et dont j’espère être digne toute ma vie car ils nous l’ont apprise au prix de leur vie. Je confie à leur intercession certains jeunes que j’accompagne.

Je leur fais confiance pour obtenir du Seigneur de nombreuses grâces !


Un Religieux, ancien chef scout de P&C

Désormais nous devons grimper derrière eux

Sans avoir connu Pierre et Charles Douillet, les deux grands frères jumeaux de mon ami Hugues, et maintenant aux côtés du Seigneur et dans les bras de la Vierge Marie, je pense avoir appris beaucoup d'eux, de leur passion, de leur joie, de leur enthousiasme indestructible et de leur générosité abondante! Et je pense avoir compris quelque chose de précieux que je voudrais partager:

 La Foi est comme une montagne, nous partons de tout en bas et grimpons, grimpons pour arriver tout en haut... Chaque jour, chaque semaine, chaque mois et année sont des étapes de notre escalade, chaque pas plus haut que le précédent nous révèle une vue, une vie, qui n'est que plus belle, notre amour pour son Créateur grandit alors encore et encore, se raffermit à chacun de ces pas, et nous devons nous accrocher pour grimper encore plus haut, nous accrocher à Lui, ne pas se détourner, éviter les pistes dangereuses, et continuer jusqu'au bout, jusqu'au sommet, jusqu'à Lui.

Ce sommet, je crois que Pierre et Charles l'avaient atteint, d'autant plus aujourd'hui car désormais nous devons grimper derrière eux pour les rejoindre, nous devons suivre leurs traces, leur exemple, pour rejoindre notre Sauveur.

Tous les témoignages poignants que nous avons entendus me font regretter de ne pas avoir un jour croisé leur chemin.. mais je sais que, quelque part, cette séparation, la veille de Noël, au cœur de la passion de ses deux êtres si chers à leur famille, à leurs amis et professeurs, étaient voulue. Le Seigneur les a appelé au près de lui, pour montrer à certains ou rendre plus lumineuse à d'autres, la pointe du sommet de la montagne.

Merci!!  


Une jeune amie de la famille


Merci d’avoir donné Pierre et Charles à tous ces jeunes


Encore merci d’avoir donné à tous ces jeunes Pierre et Charles. Je suis impressionné et même bouleversé de découvrir par les confidences reçues et les témoignages entendus combien ils ont pu marqué leurs amis, camarades et même proches plus âgés.

La fécondité de leur vie, courte mais pleine et donnée, sera - au coeur des larmes - votre consolation. Comment ne pas penser à l’abbé Hyvernat, mort en montagne lui aussi ?

Je peux aussi vous témoigner que plusieurs confessions de conversion ont eu lieu le soir de la veillée et aujourd’hui… et vont continuer ! Des RDV sont pris :) Dont une explicitement après avoir prié vos garçons pour obtenir qu’un coeur s’ouvre après des années de blocage. 


Un prêtre ami de la famille


Leur manière de se dépasser ensemble!


Je n'ai jamais été réellement proche de Pierre et de Charles, j'ai simplement partagé les bancs du collège et du lycée quelques années avec eux. Pourtant, lorsque j'ai appris la nouvelle hier, j'ai éprouvé une grande tristesse. 

Je me souviens de deux frères exemplaires, à la fois dans leur travail et leur attitude. 

Il m'est arrivé de me retrouver confronté à eux dans des épreuves sportives, ils étaient de grands adversaires, impressionnants de sérieux, de santé et de fairplay.

J'ai toujours été impressionné par leur manière de se dépasser ensemble.


Un camarade d'école de Pierre et Charles


Des frères très simples et humbles

Après les scouts, j'ai souvent croisé Pierre et Charles à la sortie de la messe, 

toujours avec beaucoup de joie, un peu comme on retrouve des petits frères. J'avais été très heureux de voir Charles entrer à l'école de l'air, mais aussi de voir Pierre rebondir avec beaucoup de courage après ses années de prépa.

L'été dernier, j'ai été amené à les recroiser une dernière fois, sans doute le

meilleur souvenir que j'ai et garderai avec eux. Ils m'avaient fait l'amitié de préparer une sortie en montagne pour un groupe de mes amis. Charles n'avait pu venir au dernier moment, mais Pierre nous avait accueilli à Naves où nous avons passé une soirée mémorable grâce à lui. Les deux jours qui ont suivi, nous avons marché tous ensemble dans cette montagne qu'il aimait tant, et il nous a guidé vers un sommet, premier de cordée...

Je voudrais vous assurer que j'ai été très heureux et fier d'avoir connu et partagé des moments merveilleux avec Pierre et Charles. Je les admirais beaucoup pour ce qu'ils étaient et qu'ils resteront à jamais dans mon coeur, et probablement dans celui de beaucoup d'autres personnes: des frères très simples, humbles, heureux de vivre, altruistes, attentifs aux autres. 

Egalement, des frères qui incarnaient par excellence ce qu'est l'amour fraternel dans son plus bel atour. Enfin, et surtout, des jeunes hommes de grande valeur comme on n'en connaît que trop peu. J'étais toujours heureux de les voir, je serai toujours heureux de penser à eux et de prolonger leur vie en partageant l'exemple qu'ils étaient ou en le gardant vivace dans le secret de mon coeur. Ils me manquent, sans aucun doute moins qu'à vous.

Je ne voudrais pas que cet hommage ne devienne trop sophistiqué car cela ne leur ressemblait pas. Mais, très simplement, sachez que Pierre et Charles m'accompagneront tout au long de ma vie dans la prière et dans le souvenir inaltérable que l'on garde des êtres chers à son coeur. Sans le savoir, vous m'avez fait un merveilleux cadeau en leur faisant découvrir le scoutisme, car cela m'a permis de les rencontrer et d'apprendre à les connaître. (...). Aujourd'hui, Pierre et Charles vous ont été enlevés, mais je suis convaincu qu'ils resteront à vos côtés tout au long de vos vies car, comme ils me l'avaient confié un soir autour du feu alors que nous parlions de nos familles, ils savaient la chance qu'ils avaient de vous avoir et de pouvoir compter sur votre amour familial...un bien de plus en plus précieux.


Ils sont aujourd'hui bien plus haut que les montagnes, puissent-ils, dans l'amour de Dieu, continuer à nous sourire et nous aider à atteindre nos sommets respectifs. »


Un ami de Pierre et Charles, ancien scout.

Ils aimaient cette montagne sous sa forme la plus pure


Avec Pierre et Charles, nous nous étions rencontré tout les trois aux scouts. Trois montagnards au milieu d’une troupe marine, le courant était vite passé. Même si j’étais un petit nouveau, Charles qui était mon CE m’a tout de suite pris sous sa coupe.

Nous avons passé de chouettes années, peu importe l’âge, peu importe les manières, la montagne nous avait rassemblé et au fond de moi-même je savais que s’il y avait des gens sur qui on pouvait compter c’était bien eux.

On pourrait dresser une liste sans fin de leurs qualités les rendant uniques, mais aussi de ces moments d’angoisse et de prise de tête lors de prises de décisions importants, rendant ainsi nos amitiés si humaines…

A présent je sais qu’il ne se passera plus une course sans avoir une pensée s’envolant pour eux là haut. Le bruit du piolet qui ancre dans la glace, le frottement de la main sur le granite, le vent fouettant le visage, ils étaient passionnés au sens propre du terme. 

Ils aimaient cette montagne sous sa forme la plus pure. Celle que l'on décrit à travers les termes d’engagement, d’aventure, d’effort et de solidarité. Jusqu'à la dernière trace je suis persuadé qu'ils se sont laissé guidé par cette flamme qui brûlait en eux. 

En rejoignant le Christ, ils ont sûrement achevé l’ascension la plus belle, celle qui nous appelle, au plus profond de nous même, à la recherche du sommet de nos cœurs.

Vous allez nous manquer les amis. A bientôt! 


Un ancien scout devenu compagnon de Cordée


Ces courses vécues ensemble: une saveur d’éternité.


par Bertrand, leur 1er compagnon  de Cordée,  Grand Naves



Mes p'ts loups Pierre et Charles,


Ces quelques anecdotes pour exprimer notre passion commune du beau et du vrai qui s’est exprimés depuis 7 ans de différentes manières :

Passion de la vie réelle, de l’amour de Jésus et du service des autres à travers le scoutisme qui continue de nous façonner et de nous préparer à la vie future 

L’amour de notre Seigneur Esprit-Saint à travers notre préparation à votre confirmation en 2007 

Passion de la vie rude et belle à travers la vie en montagne, aussi bien au village qu’en haute-altitude 


Sur ce dernier point, même si cette même montagne vous a recouvert de son grand linceul et a fait de vous des précurseurs de cette vie à venir dans le cœur de Dieu, elle a su tisser et renforcer nos liens.


Aussi bien les premières courses d’il y a 4 ans dont restent les images prises par Pierre grâce au Lumix de ton parrain Christophe et les 2 montages vidéos postés hier, que le dernier Mont-Pourri avec votre frère Hugues et mon fils Pierre-Emmanuel.


Vous avez su me tirer de mes travaux au chalet pour m’emmener retrouver la vie exigeante et belle de ce monde de la haute-altitude, « royaume de lumière où le jeune homme hausse son corps, son âme et ses rêves et où les seules armes pour s’aventurer sont la volonté et l’amour » comme savait si bien dire notre pionnier Gaston Rébuffat.


Vous me sollicitiez pour l’expérience que j’avais du massif, de la météo, de la neige, … pour la voiture peut-être aussi. Mais le couvert était mis : Vous frappiez au carreau. Tout était prêt. Vous aviez reconnu l’itinéraire l’été dernier. Le matériel était au top. Il n’y avait plus qu’à vous accompagner.


Si je me risquais à proposer une petite variante, aussitôt l’un de vous s’écriait. On ne l’a pas encore reconnu. C’est pour la prochaine fois. On reviendra quand on a sécurisé le truc.


Quelle vertu de prudence ! de tempérance ! C’était moi-même qui était en pleine confiance au milieu d’eux. Eux aussi apparemment, car les courses s’enchainaient. Jusqu’au moment où les mobylettes, et surtout les camarades de promotion de chacun ouvraient d’autres perspectives.



La cordée à trois, ce n’était viable à terme. Le lien génétique qui vous cimentait était renforcé par cette belle amitié de la cordée. D’ailleurs, une fois, j’ai eu le malheur de tenter un sommet avec Charles en été. Pierre ne tenait plus en place jusqu’à ce qu’il le tente à son tour (tous les 3 encore). Heureusement pour Pierre, on s’était trompé de sommet (le fameux Grand Pic de la Lauzière finalement franchi en raquettes puis chaussons puis grosses chaussures puis raquettes).


Depuis, vous voliez de vos propres ailes. Notre soif d’absolu ne sera jamais étanchée par une longue liste de course. La qualité des quelques courses vécues en ensemble ont une saveur d’éternité. Que cela nous aide à cheminer sur terre, tout particulièrement Hugues et ses sœurs et vos parents.


Le soir de Noël, j’ai tout de suite pensé à Jean-Paul Hyvernat, notre chef de cordée commun, parti il y a 23 ans de l’autre côté du Mont-blanc, que j’ai eu le bonheur d’avoir au bout de ma corde également.



Crey du Rey 2600m Fevrier 2011 

Lauzière Gd Pic, Toussaint 2010  

Mont-Tondu 3200 m 26/10/2011 

Connelles, Normandie, Juin 1984

Une passion de la simplicité

Pierre et Charles, du haut de vos 22 ans vous étiez pour moi, les rares personnes incarnant la montagne avec une réelle profondeur chrétienne et une passion de la simplicité. L’humilité et la richesse intérieure étaient également les dons que j’ai pu recevoir de vous deux.

Ayant souvent pratiqué la montagne avec vous, voisins et amis de Grand-Naves - vous veniez régulièrement vous ressourcer et partager votre amour de la montagne. Nous avions prévu de beaux projets pour 2015.

Mais vous avez rejoint le Seigneur notre Dieu, vivant de votre passion jusqu’au bout. Je ne vous oublierai pas, j’attendrai patiemment de vous revoir pour partager le festin final dans la joie du Christ au paradis. 


Un ami montagnard de Pierre et Charles


Ils seront des éclaireurs pour leur génération


J'ai été marqué par le départ de Pierre et Charles Douillet (deux jeunes jumeaux de 22 ans décédés ensemble dans une improbable avalanche en montagne), et par la messe d'A Dieu à Saint Louis de Versailles. Nous avons vécu un temps de grâce dans la communion des saints. Il me semble qu'ils seront probablement, par leur pureté, des éclaireurs pour leur génération.


Un ancien Vicaire de la Cathedrale Saint Louis


Merci pour tout ce que vous êtes en train d’opérer dans ma vie

Ce qui me vient à l’esprit tout de suite de nos 2 jeunes amis, c’est leurs visages lumineux : quand bien même je me trompais, prenant l’un pour l’autre, j’avais instantanément alors comme  toute réponse, leurs deux sourires resplendissants…et qui en disaient long ! Comme j’ai pu apprécier de voir peu à peu, nos propres garçons, les prendre en modèle, dans leur manière d’Etre et de s’engager chacun à leur façon, dans la vie. Leur simplicité, leur attention à leurs proches, la façon de s’adresser à leurs « p’tits frère& sœur » étaient tout autant touchants. Il émanait d’eux… une certaine bonté.

Bien sûr, la nouvelle de leur départ a été synonyme pour moi d’un immense chagrin, anéanti par ce côté injuste alors qu’«  ils avaient tout pour eux »,…,ils étaient tant promis à un bel avenir, de par leurs divers engagements. Mais depuis ce 25 décembre, je ressens qu’ils nous appellent à nous surpasser aussi dans notre propre vie, à se tourner encore davantage vers l’Essentiel, vers cette « essence du ciel ». Les pensées qui me reviennent souvent à l’esprit quand je pense à eux convergent dans ce sens ; j’en ai fait encore l’expérience le week end dernier, en allant me recueillir devant leur tombe ou priant devant Notre Dame de Tous Pouvoirs, qu’ils chérissaient tant en famille. Merci pour tout ce que vous êtes en train d’opérer dans ma vie, mes amis, que je n’oublierai jamais. Aidez moi de la Haut, vous qui embrassez désormais  les hauteurs éternelles et soyez l’Etoile qui me guide, dans le silence de nos montagnes que je chéri tout autant que vous !


Jean-Yves, ami de Naves


Vous nous tiriez vers le beau et le vrai

Pierre ou Charles ? 

Beaucoup vous ont posé cette question à laquelle vous répondiez toujours avec un large sourire. Votre ressemblance physique vous rendait quasiment identiques et pourtant ceux qui vous connaissaient le mieux savaient bien vous distinguer. 

Pierre, le ton rieur et l’esprit poète regardait vers les cimes ; Charles le roc imperturbable regardait le ciel et rêvait de voler. 

Vous étiez bien unique l’un et l’autre mais tout deux regardiez les Cieux. Ce regard n’était pas superficiel. Très jeunes déjà vous aviez fait de la foi reçue de vos parents un choix personnel et nous entrainiez tous à prier à des âges ou nous n’en faisions pas une priorité.

Vous aviez ce courage, cette force de caractère de nous tirer vers le beau et le vrai.

Comme scouts, chefs ou amis vous avez toujours su nous faire profiter de la richesse de vos vies spirituelles sans jamais nous juger ou nous faire culpabiliser. 

Un exemple pour nous tous ici rassemblés et en particulier pour vous, jeunes scouts qui souhaitez choisir de suivre personnellement  le Christ et vous chefs qui avez charge d’âmes. 

Pierre et Charles, mes amis qui avez rejoint les cimes éternelles, intercédez pour nous auprès du Seigneur afin que, forts d’une relation au Christ toujours plus intense, nous puissions témoigner de la joie d’être enfants de Dieu auprès de nos frères d’ici-bas. 


Un ami de la famille

Ils croyaient en l'amour vrai

Quand j'ai reçu la nouvelle de la mort de Pierre et Charles, la première pensée qui m'est venue en tête était celle-ci: "j'ai deux nouveaux amis au Ciel".

Pierre et Charles font partie des rares jeunes hommes à être sans faux-semblants, clairs, vrais avec leurs amies filles. Ils croyaient en l'amour vrai, et ils étaient exigeants, tant dans leurs attitudes que pendant les discussions.

Ils étaient ouverts à tous, mais gardaient une préférence pour leurs vrais amis, ceux que l'on compte sur les doigts de la main.

Pierre était un pilier dans notre groupe d'ami, discret, à l'écoute, près à mettre de la bonne humeur quand il en manquait, simple, l'éclat de rire jamais loin. Charles était dans ma classe de terminale et tout le monde l'appréciait. Je me souviens qu'il était très taquin et n'hésitait pas à remettre les gens à leur place quand il le fallait!

Merci de nous avoir donné des amis qui croyaient en la vie, et qui n'avaient pas peur de dire ce qu'ils pensaient  dans nos discussions, pour nous réveiller quand quelque chose était mortifère contre les enfants à naître - particulièrement les enfants diagnostiqués handicapés.

Que le Seigneur Jésus fasse pleuvoir sa grâce, lui qui a pleuré son ami Lazare, lui qui maintenant reçoit Pierre et Charles qui l'ont tant aimé.

Que Pierre et Charles intercèdent pour chacun de vous, pour la France, pour les familles, pour les couples en difficulté et ceux qui se préparent à se marier, pour les jeunes qui n'ont plus de sens à leur vie et ceux qui s'engagent au service de la vie.


D’une amie

Charles                 -                    Pierre

Flèches élancées vers le Seigneur... maintenant frères de tous

Je me risque à penser que votre souffrance est celle d'un enfantement qui contribue à donner à Pierre et Charles une vie nouvelle, féconde par l'exemple et l'intercession et qui a déjà largement commencé à porter ses fruits.

 J'ose aussi vous remercier de nous les avoir donnés à travers le don de leur vie et tout ce que vous leur avez transmis puis à travers cette séparation qui les rend frères de tous, invitant chacun à courir derrière eux vers le Christ.

Comment ne pas deviner à travers les circonstances de leur mort un amour ardent de l'Eucharistie ? Partis à la rencontre de leur Créateur, de leur Seigneur, à travers ce qu'il y a de plus élevé et de plus pur, dans un décor immaculé, Pierre et Charles avaient accepté le risque de "perdre leur vie", de laisser Dieu en disposer ; ils sont passés dans l'autre monde au moment où tous les Chrétiens allaient célébrer l'incarnation, s'éclipsant humblement devant ce grand mystère. 

Indissociablement, unis dans la vie comme dans la mort, ils nous livrent un témoignage saisissant de l'amour fraternel à l'heure où l'individualisme fait des ravages!

Flèches élancées vers le Seigneur, ils étaient aussi pleinement frères entre eux, de vous, de leurs amis et maintenant de tous.

La façon dont ils sont partis trace à elle seule la Croix du Christ. Ils nous rappellent avec une intensité grave mais magnifique le chemin à suivre de façon simple, exigeante et joyeuse, ravivant en chacun le désir d'aimer, de servir Dieu et de Le rejoindre !

Merci pour le don inestimable des vies de ces deux garçons qui sont désormais pleinement vivants et présents malgré le voile qui nous prive de leur douce présence...


Une amie de Laure


Lettre d'un oncle de Pierre & Charles

"Vous qui êtes partis si près du ciel, veillez sur les vôtres qui sont restés en bas, et faites monter leurs prières".

Pierre et Charles, 


Je me souviendrai toujours de cette messe de Noël 2014. Nous étions de passage à Paris. L'église était bondée, l'assemblée distraite bourdonnait autour de nous, le silence était rare et les distractions nombreuses. Des enfants courraient dans les allées. La voix sourde du prêtre peinait à se faire entendre. Je ne parvenais pas à fixer mon attention, je ne parvenais pas à prier. Et puis soudain, au milieu des raclements de chaises, deux notes de trompette, plus perchées que les autres, m'ont transpercé le cœur. Il est de ces notes magiques, de ces tonalités mystérieuses qui ouvrent les âmes à la prière. Une douce torpeur se répandit en moi, elle n'était ni tristesse, ni joie, mais simplement paix. J'aurais voulu rester ainsi longtemps suspendu dans les hauteurs. Puis, lorsque le chant prit fin, il me sembla redescendre dans le monde. Je fus presque étonné de me retrouver ainsi au milieu de tous ces inconnus. Mon regard se posa sur eux, mes semblables, mes frères, comme moi, pétris d'imperfections, croulant sous le poids de leurs égos boursouflés, et je n'eu en cet instant qu'une seule certitude: tous étaient dignes d'être aimés. 


Pierre et Charles, vous veniez de quitter ce monde et je ne le savais pas encore.


Le lendemain, apprenant votre disparition, nous avons été saisi par la confusion, le désespoir et la tristesse. Nous avons beaucoup pleuré. Nous ne parvenions pas à y croire alors nous avons décidé de prier en famille. Je me suis rappelé ce chant que vous nous aviez interprété le soir du Noël précédent: "Ne crains pas, je suis ton père...". 


Nous étions tous assis autour de la cheminée et vos voix entrelacées semblaient venir d'ailleurs. J'avais été ému de vous voir chanter ainsi devant le reste de la famille. Il n'est pas facile d'être simple à votre âge.


Nous avons retrouvé les paroles, les enfants ont appris ce chant qui est devenu pour nous le "chant de Pierre et Charles". Il accompagne depuis nos vies et nos prières.


Charles, nous avons eu la chance d'un peu plus te connaître. Tes passages à la maison étaient toujours très appréciés. Tu étais à la fois discret et très présent. J'ai aimé ces rares conversations que nous avons pu avoir ensemble : Ton humilité, ton sourire un rien retenu et cette capacité surprenante à être simplement soi, sans pose, sans fausse modestie. Tu me disais "devoir travailler plus que les autres, car eux, sont plus doués". Tu le pensais sincèrement. Il n'y avait ni amertume ni jalousie dans ces propos, et je m'extasiais de voir cela chez un garçon de 20 ans, regrettant secrètement de ne pas avoir eu, moi aussi, cette intelligence au même âge. Tu me disais te lever avant le soleil chaque matin pour aller à la messe. Tu partais pour plusieurs kilomètres seul sur ton vélo, pédalant dans la campagne encore endormie. J'imagine combien ces instants ont du être pour toi une source de joie immense. Seul, tu devais éclairer la fin de la nuit. 


Dans les cartons de déménagement, j'ai retrouvé une photo de notre mariage offerte et encadrée par un ami. C'est un instant capturé au moment où nous sortons de la mairie. Le bonheur rayonne sur nos deux visages, nous passons la porte d'un pas assuré. Nous rions, heureux, comme déterminés d'en découdre avec la vie, et d'y apporter notre joie. Il semble que certains instants ont plus de profondeur que d'autres, celui-ci semble infini. Sur cette photo, il y a une troisième personne: un petit garçon juste devant nous qui nous donne la main. Il a le regard léger et déjà ce sourire un rien retenu. Il semble vouloir nous tirer vers l'extérieur, vers là d'où vient la lumière.

Nous tenons fermement sa main, aujourd'hui encore.


Pierre et Charles, merci d’avoir été là, d’avoir croisé nos chemins. 

Vous qui êtes partis si près du ciel, veillez sur les vôtres qui sont restés en bas, et faites monter leurs prières. 


Antoine, Juillet 2016


Ils ne cessent de m’accompagner.

En cette nuit de Noël... dans le mystère de cette nuit profonde où nous croyons pourtant que la lumière se prépare, nous sommes unis pour prier avec Pierre et Charles ; ils ne cessent de m’accompagner, et je ne puis que vous remercier encore pour ces petits frères que vous nous avez donnés, devenus nos aînés dans cette cordée invisible... 


Un ancien chef scout de Pierre et Charles - 24 décembre 2020

J'ai toujours leur carte photo dans mon sac de trail !


Pierre & Charles étaient jeunes, et semblaient attirés par la pureté et la grandeur. A leur contact, c'est en tout cas ce qui m'a marqué. Ma dernière course d'alpinisme avec eux, en Vanoise, un sommet accessible à 3779m, reste le souvenir où j''ai pu éprouver ce mystérieux désir de suivre leurs traces. 

Je me rappelle encore aujourd’hui chaque instant de cette course : étant à l'époque néophyte en haute-montagne, les jumeaux m’ont stimulé à rechercher dans cet effort physique et dans la contemplation de la création, l'objectif véritable de la montagne, celle de porter mon regard vers le haut, vers le grand, vers le beau. Et toute ma vie semble être marquée de cette vision : dans le quotidien et dans les épreuves de la vie, comme dans les sorties libres en montagne et les temps de sport, je crois que leur regard m'a fait changer mon regard : la montagne est pour moi une vraie théophanie : celle où je vois Dieu se rendre visible, où ses œuvres se révèlent. Où la beauté de la création me ramène à son créateur. Où l’effort de l’ascension me fait contempler la Transfiguration du Christ sur la montagne. Et donc parcourir la montagne m'a très vite attiré après le départ au Ciel de Pierre & Charles : courir le long d'une crète est un moment où le temps s'arrête, et où on a l'impression de voler en étant léger, détaché de ce qui nous alourdit : "Entourés de cette immense nuée de témoins, et débarrassés de tout ce qui nous alourdit, courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est à l’origine et au terme de la foi." (Lettre aux Hébreux, ch. 12) 

Ce n'est donc pas une fuite de la vallée, c'est une prise de hauteur pour mieux la contempler. Et en ce sens le sport, ou plus simplement la sortie en montagne, peut être tellement fructueux pour le quotidien et le devoir d'état ! La course en montagne aux cotés de Pierre & Charles qui m'accompagnent à chaque course (j'ai toujours leur carte photo dans mon sac de trail) me rappelle à chaque instant que je suis fait pour la pureté et la grandeur, pour ne pas m'abaisser à cause de mes épreuves et souffrances mais pour me laisser attirer par Dieu vers le Ciel. La pureté du silence en haut d'une crète et la hauteur de vue depuis la ville en bas me forge humainement et spirituellement. C'est là que je comprends en vérité la nécessité d'éprouver mon corps dans l'effort pour rendre mon cœur vivant, vrai, et j'espère beau pour celui qui m'a créé, qui m'a sauvé et qui m'attend là-haut.

Je finis par cette homélie récente du Pape François : "Cher jeune, Que les montagnes te rappellent ta vocation à tendre vers le haut, sans te laisser entraîner vers le bas par ceux qui veulent te faire croire qu’il vaut mieux ne penser qu’à toi seul et à utiliser le temps que tu as uniquement pour tes loisirs et tes intérêts. Mon ami, tu n’es pas fait pour vivoter, pour passer tes journées à équilibrer les devoirs et les plaisirs, mais pour t’élever vers le haut, vers les désirs les plus vrais et les plus beaux que tu portes dans ton cœur ,vers Dieu à aimer et le prochain à servir. Ne pense pas que les grands rêves de la vie sont des cieux inaccessibles. Tu es fait pour prendre ton envol, pour embrasser le courage de la vérité et promouvoir la beauté de la justice, pour « élever ton tempérament moral, être compatissant, servir les autres et construire des relations », pour semer la paix et le soin là où tu te trouves ; pour raviver l’enthousiasme de ceux qui vivent autour de toi ; pour aller de l’avant, non pas pour tout aplanir." (Pape François, 29 juillet 2022)


Pierre-Emmanuel, ami de Naves, séminariste - mars 2023